Des prêtres missionnaires français soupçonnés d’avoir abusé sexuellement de jeunes enfants en Thaïlande
Une enquête de France Info, France 24 et des cellules d’enquête de Radio France confirme que plusieurs missionnaires des missions étrangères à Paris (MEP) sont soupçonnés d’abus sexuels sur des enfants.
C’est un nouveau scandale qui secoue l’Église catholique. Des prêtres missionnaires envoyés en Asie depuis plusieurs années sont soupçonnés d’abus sexuels sur de jeunes enfants, enquête menée par l’Unité d’Enquête du… Radio-FranceSur un pied d’égalité Informations sur la France Et par France 24. Au total, trois enquêtes ont été réalisées en 2023.
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Le document mentionnait spécifiquement les Missions extérieures de Paris (MEP). La structure – qui compte 150 membres répartis dans 14 pays – a été créée au XVIIe siècle et a pour objectif d’évangéliser les peuples d’Asie. Deux missionnaires, le Père Philippe et le Père Aymeric, sont aujourd’hui inculpés au Japon de « viol » et de « viol aggravé ». L’évêque de La Rochelle, Mgr Georges Colomb, ancien chef général des missions étrangères à Paris, est soupçonné de « tentative de viol ». Aucun des trois n’a été inculpé et tous bénéficient de la présomption d’innocence.
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Interrogé par nos confrères, le père Philippe a nié ces accusations. Il avait été séminariste pendant de nombreuses années dans des missions étrangères à Paris, mais les prêtres responsables de sa formation lui ont expliqué qu’il avait commencé une « vie sexuelle active ». « J’étais une bonne nouvelle recrue (…) en tant qu’objet sexuel », a-t-il avoué en larmes à nos confrères. Monseigneur Georges Colomb nie également ces faits. Le père Aymeric n’a pas répondu à nos confrères.
« Connu depuis des années »
Toutefois, les accusations contre les missionnaires pourraient être plus larges et dépasser le strict cadre de la France. Direction le nord-ouest de la Thaïlande, dans le petit village de Chung Kaip : ici le père Gabriel Tigret – missionnaire du Parlement européen décédé en 2007 – a ouvert un internat pour environ 260 enfants appartenant à la minorité ethnique Karen. Il est soupçonné d’avoir abusé de la confiance de nombreux enfants en leur promettant un avenir radieux en échange de faveurs sexuelles.
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«Nous dormions tous dans le même dortoir», témoigne Vinay, un homme de plus de 50 ans aujourd’hui, auprès de nos confrères. « Le matin, il est venu choisir l’un d’entre nous et l’a emmené dans son lit. Là, il a fait des choses qui ne pouvaient pas être faites. » Trois autres membres Karen confirment ces accusations : « Quand le Père Gabriel invitait les enfants à jouer dans son lit, il leur disait : ‘Si vous vous comportez bien, je vous enverrai étudier. Vous deviendrez un bon prêtre et un bon professeur.' » Ou un médecin », se souvient un ancien résident.
L’abbé Camille Rioux a voulu informer sa hiérarchie de ce qui se passait en 2020. Il a ensuite appelé l’abbé Gilles Reithinger, aujourd’hui évêque auxiliaire à Strasbourg, et lui a expliqué les faits : « Puis j’ai entendu dire qu’ils savaient depuis plusieurs mois, et évidemment tout C’est vrai, mais non. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter tant que des missions étrangères sont présentes dans le refuge après avoir consulté nos avocats. » De son côté, Olivier Maurice, représentant du Père Gilles Reithinger, confirme que ce dernier n’a jamais tenu de tels propos. En novembre 2021, Vincent Sénéchal – l’actuel supérieur général des missions étrangères à Paris – déclarait – dans un courriel – qu’une enquête interne « a prouvé la possibilité de ces attentats ». En Thaïlande, des députés européens ont lancé plusieurs enquêtes. … qui n’a donné lieu à aucune condamnation.