En Egypte, l’interdiction prochaine du niqab dans les écoles suscite la polémique
Alors que la France a placé la question de l’abaya au cœur de la rentrée scolaire, l’Egypte est divisée sur le voile intégral, qui sera bientôt interdit dans les écoles publiques et privées.
Depuis le 30 septembre, il n’y a plus aucun doute à voir en classe ces grands niqabs – noirs – qui couvrent tout le corps et n’exposent que les yeux. Le décret publié lundi par le ministère de l’Éducation est on ne peut plus clair. Une écharpe simple en contrasteElle est autorisée à condition que le texte précise que cela ne découle d’aucune «Clique surN » est pratiqué sur l’élève.
Mais cette décision divise la société Depuis deux jours, les partisans du voile intégral étalent leur mécontentement sur les réseaux sociaux. Islamistes et défenseurs des droits de l’homme au coude à coude ! « Si quelqu’un veut porter le niqab, il devrait pouvoir le faire. C’est l’argument le plus courant. La Constitution égyptienne protège la liberté religieuse. Selon eux, restreindre le port du niqab constitue une violation des libertés individuelles et une ingérence dans la vie privée.
En 2009, le même débat sur le niqab
Ce n’est pas la première fois que cette controverse surgit en Égypte. HéNous avons connu la même fièvre il y a près de 15 ans, en 2009, lorsque le niqab a été interdit – cette fois dans l’enseignement supérieur. L’Université Al-Azhar, l’une des écoles les plus célèbres de l’islam sunnite, a lancé l’initiative, et le gouvernement a emboîté le pas auprès du public. à Ces décisions ont alors fait scandale, et des femmes ont même manifesté.
Cependant, le Mufti de la République, arbitre des questions religieuses, a tranché : Le voile intégral est «tradition« Pas une »Engagement islamique. Les institutions publiques, les hôpitaux ou les universités n’ont absolument aucunLe droit d’empêcher cela « De toute évidence, cela n’a pas suffi à apaiser les tensions.
Combattre les Frères musulmans
Si le gouvernement recommence aujourd’hui, c’est Pour combattre le mépris de ce voile intégral, qui reste certes minoritaire dans les établissements éducatifs égyptiens, mais témoigne d’un extrémisme rampant dans la société, attribué selon lui à l’influence des mouvements fondamentalistes et, notamment, des Frères musulmans.
Le président Abdel Fattah El-Sisi, aussi religieux et engagé soit-il, mène – depuis son arrivée au pouvoir par un coup d’État il y a dix ans – une bataille acharnée contre cette confrérie salafiste pour l’empêcher de revenir au pouvoir. Désignée organisation terroriste, elle est désormais interdite et ses membres ont été assassinés… ou emprisonnés par milliers.
Mais aux yeux de certains Égyptiens, cette nouvelle interdiction du niqab menace de réveiller plutôt que de marginaliser l’extrémisme islamique. Nombreux sont ceux qui, dans ce débat, soulignent que dans le système éducatif, le gouvernement devrait donner la priorité aux salles de classe surpeuplées, aux équipements obsolètes ou aux enseignants mal formés.