En France, la crise au Sahel provoque un chaos diplomatique culturel

La chanteuse malienne Fatoumata Diawara aux Eurockéennes de Belfort, le 29 juin 2023.

Les polémiques et les troubles qu’elle a provoqués s’inscrivent dans l’incertitude provoquée par la suspension par la France de toute forme de coopération avec le Niger, le Mali et le Burkina Faso, y compris dans le domaine culturel, bien qu’elle soit bien loin des enjeux sécuritaires qui déchirent la région. .

La crise enflammée entre la France et les trois pays du Sahel, due à…  » Épidémie «  Les coups d’État condamnés par le président de la République, Emmanuel Macron, viennent d’entrer dans le domaine artistique, qui n’exigeait pas grand-chose. Au point de provoquer un mécontentement dans les milieux du spectacle vivant et un recul fracassant de la part des autorités compétentes.

Tout commence jeudi matin, à l’initiative du Syndicat national des établissements artistiques et culturels (Syndeac). Ce dernier dénonce la lettre « ton directeur » Envoyé il y a un jour par les Directions régionales des affaires culturelles (DRAC). « Sur instruction du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères »Le document révélé par l’organisation syndicale confirme que les institutions culturelles soutenues savaient qu’elles devaient le faire « Suspension de toute forme de coopération avec les pays suivants : Mali, Niger, Burkina Faso, jusqu’à nouvel ordre. »

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Cette lettre, adressée aux structures – Centres nationaux d’art dramatique et de danse et Scènes nationales – qui s’appuient sur les centres DRAC, est passée par le Secrétariat du ministère de la Culture. Les mesures préconisées sont drastiques, selon la lettre interrogée par Syndeac : « Tous les projets de coopération menés par vos institutions ou services avec des institutions ou des citoyens de ces trois pays doivent être suspendus, sans délai, et sans aucune exception. Tout soutien financier doit également être suspendu, y compris à travers les structures françaises, comme les associations par exemple. » De même, tout soutien financier ne doit pas être suspendu, ni aucune invitation de la part de tout citoyen de ces pays. C’est énoncé en quelques lignes aussi pointues que concises.

Une approche inédite

Cette vague d’instructions venues d’en haut fait sourciller les milieux culturels. « Nous n’avons jamais assisté à une décision judiciaire de ce genre. Bruno Lupi, vice-président du Syndeac et directeur du Manège, nous explique la scène nationale à Reims (Marne). La philosophie de la France à l’égard des artistes vivant dans les pays avec lesquels elle est en conflit a toujours été de continuer à les inviter, sans jamais rompre le dialogue. Ces créateurs sont en fait interdits de travailler par leurs dirigeants. Si on en rajoutait une couche, ce serait un véritable désastre pour leur capacité à survivre, mais aussi pour l’image de la France. »

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