« Il est révolu le temps où il fallait préparer de gros repas pour une table entière. »
Inflation? « Regarde, elle est là ! » « , Halima Nasri, 36 ans, rend la pareille, en déposant ses achats dans le coffre de sa voiture, sur le parking d’un supermarché discount de Relieu la Pape (Lyon), samedi 23 septembre. « Cette poussette m’a coûté 150 euros, et je ne dépenserais pas plus de 100 euros pour le même montant. Pour ma famille, je ne tiendrais pas une semaine avec ça. » Elle pleure une mère de trois enfants, qui travaille dans une société de gestion de logements, avec un salaire mensuel de 1 300 euros net. Avec une expression occupée, le quadragénaire explique les détails des articles devenus « Hors prix »comme des petites bouteilles de lessive à 8 euros, d’une contenance de moitié.
Halima Nasri avoue se priver désormais de plusieurs produits, comme les crèmes et baumes cosmétiques. Une jeune maman, élevant seule ses enfants, n’a pas le temps de comparer les prix d’une marque à l’autre pour ajuster son budget. Dans chaque magasin, des affiches colorées au néon s’affichent « offres spéciales »ou d’autres « normes anti-inflation ». Mais les consommateurs lui accordent une confiance modérée dans cette ville populaire du nord-est de la métropole lyonnaise.
« Rien n’a baissé. Nous ne voyons aucun changement. Les grands discours sont bien beaux, mais la réalité est bien moindre. Il faut regarder les promotions de plus près. Quand on a une baisse de quelques centimes quand le la quantité est réduite de moitié, ce n’est pas en réalité un accord.» Pascal Landuzzi réfléchit.
L’homme de 65 ans à l’accent du nord continue de travailler comme chauffeur pour une entreprise de secours, avec un salaire de 1.100 euros par mois, tandis que son épouse Danielle, 76 ans, perçoit une pension de 800 euros par mois. En incluant le loyer de 460 euros et la facture d’électricité de 120 euros par mois, le couple fait ses courses en pesant chaque dépense.
« Course d’obstacle »
Fini le superflu et place à un réalisme budgétaire permanent. Dans leur chariot il y avait du camembert, du beurre vegan, une baguette, une brique de thé et un rouleau de papier toilette, le tout pour 30 euros. « Avant, avec cette somme, j’avais tout un chariot. » Pascal Landuzzi note. Le couple s’organise pour rentabiliser au maximum ses achats. Après Aldi, ils vont chez Lidl, puis au travail. C’est notre tour d’horizon hebdomadaire des marques discount. « C’est un parcours du combattant tous les samedis. » Résumé par Pascal et Daniele Landuzzi. Ils ne sont pas les seuls à se déplacer de magasin en magasin à la recherche des meilleurs prix.
Vous avez 55,25% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.