La NASA rejoint la mission pour comprendre les ovnis – 15/09/2023 à 00:44

L’administrateur de la NASA, Bill Nelson, au siège de l’agence spatiale américaine, le 14 septembre à Washington (AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS)
La NASA a annoncé jeudi vouloir aborder scientifiquement la question des objets volants non identifiés, qui sont des phénomènes aériens inconnus et éblouissants, mais rien ne prouve qu’ils soient d’origine extraterrestre, selon un nouveau rapport d’expert publié par l’agence spatiale américaine.
Après des mois de travail, ce rapport rédigé par un groupe d’éminents scientifiques et experts de l’aviation recommandait que la NASA joue à l’avenir un « rôle de premier plan » dans l’étude des objets volants non identifiés – rebaptisés « phénomènes anormaux non identifiés » (UAP en anglais).
Au même moment, la NASA annonçait la création d’un poste de directeur chargé de la recherche sur ces phénomènes.
La NASA n’a pas initialement mentionné son nom de peur qu’il ne soit harcelé, comme ce fut le cas pour les 16 auteurs du rapport. Mais elle l’a finalement annoncé : il s’agirait de Mark McInerney, qui travaillait déjà sur le dossier au sein de l’agence américaine.
Ces travaux, commandés par la NASA en juin à un panel indépendant, représentent « la première fois que la NASA prend une mesure concrète pour examiner sérieusement » ces événements inexpliqués, a annoncé l’administrateur de la NASA, Bill Nelson, lors d’une conférence de presse de l’agence spatiale.
Il a souligné que l’objectif est que le débat passe « du domaine de l’excitation au domaine de la science ». « Nous ne savons pas quelles sont ces anomalies non identifiées, mais nous allons essayer de le découvrir. »
-Plus de données requises-
La NASA définit ces phénomènes comme « des événements dans le ciel qui ne peuvent être scientifiquement identifiés comme étant un avion ou un phénomène naturel connu ».
David Spergel, l’astrophysicien chargé de présider les travaux du groupe d’experts, a déclaré que la plupart des observations étranges, rapportées notamment par les pilotes, « peuvent être expliquées ».

L’astrophysicien David Spergel lors d’une conférence de presse sur les phénomènes anormaux non identifiés (UAP) au siège de la NASA, le 14 septembre 2023 à Washington (AFP/ANDREW CABALLERO-REYNOLDS)
Il ajoute qu’il s’agit souvent « d’avions, de ballons, de drones ou de phénomènes aériens », voire liés aux dispositifs de surveillance eux-mêmes.
Mais certaines d’entre elles restent injustifiées.
Selon le rapport, cela est dû en grande partie au manque de données précises disponibles pour chaque événement.
Les experts appellent donc à une « campagne rigoureuse de collecte de données ». Il souligne que « l’importance de détecter » ces phénomènes à l’aide de « plusieurs capteurs bien calibrés est essentielle » et que la NASA possède une « expérience » significative dans ce domaine.
Le rapport indique que la NASA pourrait par exemple observer si certains phénomènes météorologiques coïncident avec l’observation de ces phénomènes. Selon certains experts, de nouveaux phénomènes physiques pourraient également être découverts, ce qui expliquerait certains phénomènes.
Le rapport recommande également que le public s’implique davantage, par exemple en développant une application permettant de collecter des enregistrements de téléphones portables.
La NASA s’efforcera de collecter davantage de données, notamment par le biais d’observations citoyennes et pilotes, a déclaré jeudi Nicola Fox, administrateur associé de la NASA pour la science.
« Nous voulons que les pilotes privés, commerciaux et militaires sachent que s’ils voient quelque chose, ils doivent le dire », a-t-elle déclaré.
– J’ai compris –
Les renseignements américains et le Pentagone se sont également récemment penchés sur cette question qui concerne la sécurité nationale et le trafic aérien.
Cependant, l’objectif de ce rapport n’était pas de passer en revue un par un les événements réellement observés pour tenter de les expliquer, mais de formuler des recommandations sur la manière de les étudier de plus près à l’avenir.

Dan Evans, administrateur adjoint pour la recherche à la NASA, lors d’une conférence de presse sur les phénomènes anormaux non identifiés (UAP), le 14 septembre 2023 à Washington (AFP/ANDREW CABALLERO-REYNOLDS)
Les experts, qui prônent également l’utilisation de l’IA pour analyser les données, n’ont travaillé qu’avec des informations publiques (non classifiées) afin de pouvoir en discuter librement.
La NASA a insisté sur cette volonté de transparence, qu’elle juge nécessaire pour lutter contre les a priori associés au mot OVNI.
En l’état actuel des connaissances, « nous n’avons aucune preuve permettant de suggérer » que les phénomènes observés soient « d’origine extraterrestre », rappelle David Spergel.
Le chef de l’agence spatiale américaine a également voulu dissiper les accusations de dissimulation de la part du gouvernement américain : « Tout ce que nous trouverons, nous le dirons », a-t-il promis.
« Si vous me demandez si je crois qu’il y a de la vie dans un univers si vaste qu’il m’est difficile de l’imaginer, ma réponse personnelle est oui », a-t-il admis.
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