L’Assemblée rejette la dix-huitième motion de censure visant à renverser le gouvernement d’Elizabeth Bourne
Il échoua sans grande surprise lors de cette dix-huitième tentative. La motion de censure de Nobis a été rejetée vendredi soir à samedi à l’Assemblée nationale par 193 voix pour renverser le gouvernement d’Elizabeth Bourne, bien loin des 289 voix nécessaires.
Les voix du Rassemblement national qui ont rejoint les voix de la gauche n’ont donc pas suffi. Les Républicains ont dû unir leurs forces pour que cette proposition ait l’occasion de faire trembler l’exécutif.
49,3 secondes de chaos et suggestions de reproches dans les semaines à venir
Cette proposition répondait à Elizabeth Bourne, qui a publié mercredi soir le premier 49.3 de la saison concernant la Loi de programmation des finances publiques. Cette cartouche institutionnelle, qui permet d’adopter un texte sans vote, devrait être doublée dans les prochaines semaines avec l’examen des textes budgétaires à l’Assemblée nationale.
Elizabeth Bourne avait déjà confirmé sur RTL début septembre que « nous l’utiliserons certainement cet automne car notre pays a besoin d’un budget ».
Et pour cause : la coutume parlementaire veut que les votes sur des textes financiers soient le signe d’un soutien majoritaire.
« Nous ouvrons la saison de la censure populaire. »
Autant dire que LR, le RN et le Nupes n’entendent pas relever le gouvernement de leurs fonctions. Ce qui augure d’une dizaine de 49,3 pour Elizabeth Bourne et donc de nombreuses occasions de déposer à chaque fois des demandes de censure.
Mathilde Pannot n’a pas fait semblant.
« Elizabeth Bourne ouvre la saison de la tyrannie 49.3, et nous ouvrons la saison de la censure populaire ! », a expliqué le chef rebelle jeudi en fin de journée sur X (ancien Twitter).
Inquiétudes quant à la suggestion de blâmer l’immigration
Mais le pouvoir exécutif est moins préoccupé par le vote sur la proposition de surveillance lors du budget que lors du futur projet de loi sur l’immigration. Ce texte, qui a suscité la colère de la droite mais aussi d’une partie de la majorité, pourrait finir par être adopté sans vote à une majorité de 49,3 voix.
Les Républicains ont déjà indiqué qu’ils pourraient introduire leur propre proposition de censure à cette occasion, renforçant peut-être une partie significative de l’opposition.
Rien d’inquiétant en hauteur. La seule motion de censure qui a réellement mis Elizabeth Bourne en danger a été le scénario partisan de son éviction sur la réforme des retraites. Le Premier ministre n’a sauvé sa position qu’avec une majorité de 9 voix.