L’empreinte carbone des Français augmente considérablement avec leurs revenus
L’argent coûte à la planète. L’empreinte carbone moyenne des Français augmente significativement avec les revenus. Surtout pour les ménages disposant d’un revenu net supérieur à 5.000 euros par mois, selon une étude publiée vendredi. La pollution liée à la façon dont nous consommons, voyageons et vivons est donc étroitement liée aux revenus des ménages.
Jusqu’à quatre tonnes supplémentaires par an pour les riches
Mais l’intérêt de l’étude est surtout d’identifier des outils de décarbonation, alors que l’empreinte moyenne représente « 4 fois l’objectif de 2 tonnes par personne qui limiterait le réchauffement climatique à 2 degrés Celsius ». « L’empreinte carbone apparaît assez homogène au sein des différentes régions de France », soulignent les auteurs.
D’un autre côté, « le revenu apparaît comme un déterminant clé » avec « un effet particulièrement fort sur les quintiles supérieurs », écrivent-ils. Pour les trois groupes dont les revenus mensuels sont inférieurs à 1 500 €, l’empreinte moyenne est comprise entre 7 et 7,4 tonnes par adulte. Il atteint 5 000 euros, et oscille entre 8,1 et 8,5 en moyenne. Il s’élève ensuite à 9,6 tonnes par tranche jusqu’à 6 500 €, et jusqu’à 11,6 tonnes équivalent CO2 pour la dernière tranche.
Pollution de l’air
Cependant, « les différences trouvées ici sont bien moindres » que celles trouvées dans d’autres travaux, comme ceux des économistes Lucas Chancel et Thomas Piketty, notent les auteurs. « Les principaux postes de consommation qui contribuent à l’empreinte carbone sont les transports (25 %), la nourriture (23 %), le logement (18 %) et les services communautaires (18 %) », conclut l’étude. « Des revenus plus élevés creusent presque l’écart dans les transports (…), et ce domaine représente jusqu’à 39% des émissions totales » pour le dernier segment, du fait notamment de l’avion.
« Cette augmentation sur la base des revenus est en partie compensée par le fait que l’empreinte par euro des revenus a tendance à diminuer fortement avec les revenus. » Cependant, « la totalité des revenus n’est pas augmentée » et l’unité individuelle « dépend de mobiles plus durables (comme un réfrigérateur, un véhicule) et de biens immobiliers (comme un appartement), tant que la proportion des revenus affecte la consommation ». « Peu de Français exportent moins de 5 tonnes chaque année (6 %), et aucun acteur n’a jamais eu une empreinte inférieure à 3 tonnes », notent également le Citepa et ABC.