L’un des accusés déclare : « Je veux payer ma dette envers la famille de la victime. »
« Cette histoire me hante. Vraiment. Je ne le suis pas…
Les excuses en justice semblent toujours un peu conventionnelles. Et ils continuent de les attendre. Les deux principaux suspects de la mort de Philippe Mongillo, le chauffeur de bus de Bayonne sauvagement tabassé en 2020, se sont conformés à l’exercice vendredi 15 septembre. Chacun d’eux a, à son tour, profité de son interrogatoire sur son voyage pour dire un mot à la partie civile.
« Cette histoire me hante. Vraiment. Je ne suis pas un monstre. Je ne voulais pas faire ça à M. Mongello », raconte Wissam Al-Mannai. Le jeune homme a laissé tomber les cheveux roux, la chemise blanche et les lunettes intelligentes. Le 5 juillet 2020, son dernier coup de poing a démonté définitivement la victime, sur le bitume.
A ses côtés, Maxime Guignon a également reconnu sa participation au passage à tabac. Depuis, il a coupé sa queue de cheval et a gardé ses cheveux mi-longs hors de ses yeux. « Je veux payer ma dette envers la famille de la victime. » Lorsque le procureur civil l’a interrogé sur son lien avec les violences, il a répondu : » Je ne voulais pas de cette mort. Si j’avais su, je n’aurais pensé qu’à moi. » Je ne serais pas intervenu. Je serais parti. Et personne n’aurait pu deviner qu’il allait mourir. »
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Les deux accusés ont de nombreux points communs. 25 ans. Originaire de la région de Nîmes. L’éducation comme un fardeau. Sous l’influence des trafiquants de drogue. En prison très tôt. L’Ordre d’Al-Mannai est originaire du Chemin-Bas d’Avignon. « Un quartier violent. » « Ma famille a toujours été là pour moi et je n’ai jamais manqué de rien. « A l’exception du père, il était absent jusqu’à l’âge de 10 ans. A l’école, c’est compliqué aussi. La faute à la dyslexie. Lorsqu’il quitte le Segpa, à l’âge de seize ans, il arrête ses études sans obtenir de diplôme. Fumeur de pot depuis l’âge de 14 ans, il est à la mode. Premièrement, les cadeaux des commerçants. Survêtements de marque. Puis les services. Wissam Al-Mannai surveille le quartier et cache de la drogue. C’était hors piste. Il n’a jamais pris position, attendant qu’on l’appelle. » En quête de reconnaissance. D’un père de substitution. À trois reprises, les tribunaux l’ont reconnu coupable de consommation de drogue.
Il finit par perdre un ami à cause des balles. Déclenchez pour échapper à la zone. Le jour de l’accident, alors qu’il suivait une formation de brancardier, il « cherchait du travail et prenait des vacances à Bayonne ». « Je suis une personne normale », dit-il avant de revenir vers elle. « Je n’ai jamais blessé personne. »
Maxime Guignon n’aimait pas beaucoup l’école non plus. « J’étais vieille et jeune. Un peu d’analgésiques. » Sa mère s’en rend compte lorsqu’elle découvre son manteau taché d’urine et un bleu sur la cuisse. » L’adolescent continue de fréquenter un lycée professionnel à Montpellier. « Pour oublier ma tristesse, j’ai commencé à fumer de l’herbe. Tu n’étais jamais à la maison, tu n’étais jamais seul, d’abord. Jusqu’à ce que tu deviennes acheteur aussi. » » La drogue comme rampe. Maxime Guignon est de service. Il accepte de stocker le » Des marchandises dans sa chambre. Jusqu’à ce que ses parents le retrouvent. Et ils ont tout jeté. » Sans chercher à comprendre. » Il m’a demandé de payer. » Quitte le lycée pour travailler. Les salaires ne baissent pas assez vite. « Ils savaient où j’habitais, et ils sont venus chez moi. » Il faut voler. Une nuit de 2016, il coince l’une des victimes dans son garage, et la blesse grièvement avec un cutter. Maxime Guignon a 18 ans. Il ira en prison pendant cinq ans.
Maxime Guignon arrivant à la Cour de Pau.
David Le Dudic/ »Sud par sud-ouest »
Il a été libéré sous condition trois mois avant la mort de Philip Mongello. Entre-temps, ses parents s’installent à Benes-Maremne. Pour lui donner un avenir, ils s’emparent d’un restaurant dans les Terres du Sud. A quelques kilomètres seulement de Bayonne, là où va se dérouler le drame. Récidivistes, Maxime Guénon et Wissam Al-Mannai risquent la réclusion à perpétuité pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la provoquer.