Quelle est la clé du succès du centre de santé de Lavardak ?
«Nous avons ouvert en février 2020, ce qui est la meilleure période», a déclaré Philippe Barrier, président de l’Association des gestionnaires du centre de santé Lavardac. A cette époque, à la veille de la quarantaine, il y avait deux médecins et deux jeunes retraités. « Aujourd’hui encore, la plupart des médecins qui viennent ici sont à la retraite. Ils travaillent à temps partiel ou quelques heures par semaine, afin d’arrêter progressivement l’activité. Mais pour ce bassin de vie de 7 000 habitants, il faut conserver ces précieux professionnels », expliquent les membres de l’association.
En 2019, l’association a répondu à l’appel à projets de l’Agence régionale de santé (ARS). Le but : préserver cette partie d’Albert du désert médical qui se profile à l’époque. « Nous avons reçu une aide au démarrage d’une valeur de 75 000 €. » Car l’option choisie, ce sont les médecins rémunérés.
Sept médecins en octobre
C’est une formule qui n’attire pas que les jeunes médecins. « Les professionnels qui nous ont rejoint étaient tous énergiques. Ce qui les attirait, en plus d’être salariés, c’était aussi la séparation de toutes les tâches administratives », explique Anne Lavergne, également ancienne professionnelle de santé et membre de l’association, « car cette dernière emploie des secrétaires administratives. » « Afin qu’ils puissent permettre aux médecins de se concentrer sur leur travail principal. « Ils font bien plus que cela car ils proposent des visites à domicile, parfois en dehors de leurs horaires, pouvant aller jusqu’à quinze heures.
« Entre 2016 et 2020, à Lavardacquier (1), nous avions trois fois moins de médecins qu’ailleurs. « Un véritable désert médical, superposé à la réalité de la région, et au vieillissement de la population », rappelle Philippe Barrère, également ancien maire de Le centre de santé est composé d’hommes et de femmes qui « refusent d’abandonner ».
À partir d’octobre, sept médecins recevront un salaire. Tous les retraités sont bien entendu à temps partiel. Ils exercent tous déjà à Albert. Cela permet à leurs anciens patients non seulement de poursuivre le suivi, mais également d’augmenter leurs périodes de consultation programmées. « Nous terminerons l’année avec 75 heures de consultations par semaine », se réjouissent les membres de l’association. La clé de ce succès ? » coordination « . « Nous n’avons pas seulement fourni des postes de travail. Tout est conçu pour se coordonner. Chaque professionnel est sélectionné par les autres. »
Deux dentistes
Sans oublier que 2024 s’annonce très bien. « Nous allons embaucher un jeune médecin, à temps plein, 35 heures par semaine », explique Francis Sutrick, secrétaire de l’association. Preuve que les médecins ne résistent pas à la campagne. « Le ruralisme, oui, l’isolement, non », résume Francis Sutrick.
Le centre de santé, très fréquenté, venait de s’installer, le 5 septembre dernier, dans les ruelles, dans un ancien magasin d’articles ménagers. Les travaux ne sont pas encore terminés car le centre continue de s’agrandir. « Depuis le mois de mai, un dentiste est arrivé. » Bien sûr le cabinet est privé mais c’est l’association qui loue le bâtiment et le matériel. Un deuxième dentiste doit arriver. L’association a investi 200 mille euros dans cette partie du centre. » sur notre territoire résidentiel – les sept communes membres de l’Assemblée de Lavardakie –, nous n’en avons plus depuis 2021 », confirme Philippe Barrier.
Seuls les médecins et les secrétaires médicaux perçoivent un salaire. Mais le centre de santé, en plus des dentistes, accueille d’autres professionnels de santé. Les infirmières d’abord. Leur espace de travail est presque terminé. On s’attend également à ce qu’elle soit sage-femme, même si son cabinet est, pour l’instant, encore un grand chantier. Le centre de santé prévoit également un agrandissement, avec l’installation d’un ascenseur pour accéder au premier étage, « dans un espace suffisamment grand et accessible à un kinésithérapeute », explique Anne Lavergne. Le Service d’Aide et de Soins à Domicile (SSIAD) est hébergé dans l’enceinte des murs. «On fabrique beaucoup de toilettes», explique l’infirmière coordinatrice, Mathilde Romain de Mattei. À l’heure actuelle, il y a 23 places ouvertes, « mais nous en espérons sept de plus ». Le centre de santé permet également un accompagnement interprofessionnel.
(1) Communes membres du pôle santé : Lavardac, Barbast, Zentrail, Pompéi, Vienne, Fugarol, Dorrance et Monguillard. Les patients viennent aussi de Nérac, Mizen et d’autres.